« La garde nationale patrouille sur les routes depuis des semaines. La situation va s’arranger, c’est l’affaire de quelques jours… »
Dr Roth
Le long de la route, le nombre d’hostiles augmente considérablement alors que les survivants se rapprochent de l’institut « Odyssée ». La horde de trempés que melle Laroche a vue passer il y a trois nuits de cela semble avoir explosée une myriade d’unités affamées. Pour ne rien arranger, Maverick a aperçu une jeep noire sur une route parallèle à la leur. Après réflexion, ils décident de défoncer le portail d’une entreprise de matériaux de construction pour faire le point et probablement finir à pieds les quatre kilomètres qui leur restent, pour plus de discrétion.
Maverick et Laroche forcent le lourd rideau métallique qui protège l’entrée du stock. Pendant ce temps, alors que des trempés se rapprochent lentement, Mike et John doivent affronter des hostiles bien secs, qui n’ont pas passé une semaine sous l’eau et qui sont donc bien plus rapides que leurs confrères aqueux… voyant qu’ils n’auront pas le dessus, John et Mike se jettent sous le rideau de fer à peine levé et retirent la pince monseigneur qui le maintenait dans cette position.
John monte le long des racks pour rejoindre le toit et évaluer la situation. A l’aide de son couteau Bowie, il démonte la taule et sort à l’air libre. En bas, Laroche découvre avec effroi les blessures de Mike. Une nouvelle fois, le dur de la bande est sérieusement touché.
Maverick fait le tour avec la torche et s’intéresse au portail de derrière. Une nouvelle issue leur est nécessaire compte tenu des coups qui résonnent sur le volet métallique qu’ils ont levé pour entrer… John lui, comprend rapidement qu’ils sont cernés. De plus, il voit passer une jeep sombre occupée par quatre hommes munis de masque à gaz et flanqués dans des combinaisons noires intégrales. Lorsqu’il voit, un peu plus loin, un second véhicule du même acabit, son sang ne fait qu’un tour. C’est alors qu’un petit miracle se produit. La jeep la plus éloignée est obligée de tirer des coups de feu pour une raison que John ignore et dont il se fiche éperdument. Ce qui l’intéresse, c’est l’effet produit par cette diversion inattendue. La seconde jeep s’éloigne en direction de la première immédiatement suivie par tous les morts du secteur. L’occasion est trop belle. Tout le monde fonce vers la voiture et le groupe reprend sa route vers l’institut par de petites routes improbables mais discrètes.
Le paysage n’est fait que de minuscules tâches d’habitations parsemant un tapis industriel. Au bout de quelques minutes, ils atteignent leur objectif. La bonne nouvelle est que la grille de ferraille et de barbelés qui entoure l’établissement est détruite et qu’ils peuvent donc y entrer sans difficulté. La mauvaise nouvelle concerne les centaines de morts qui déambulent tout autour de l’édifice.
Maverick tente de slalomer entre les infectés et les véhicules abandonnés pour rejoindre le parking souterrain mais ses maigres compétence en matière de pilotage le conduisent tout droit contre les marches de l’entrée lorsqu’il perd le contrôle de la voiture.
Laissant leurs affaires à l’intérieur, ils se précipitent contre les massives portes en bois en tambourinant. Ils entendent du bruit derrière mais on tarde à leur ouvrir. Laroche et John couvrent leurs deux camarades d’un tir nourri en direction des morts qui se rapprochent inexorablement quand finalement, la porte s’ouvre. Une fois à l’abri, Mike comprend que les agents de sécurité de l’établissement se disputaient pour savoir s’il fallait ou non ouvrir les portes aux nouveaux venus. Il exprime calmement mais fermement son mécontentement avant de démarrer les présentations.
Harvey Banks est un vieux policier à la retraite qui améliore ses revenus en travaillant comme gardien à l’institut. Il travaille avec Brooks et Touch (monsieur Portes-fermées). Patterson est le quatrième membre de l’équipe de sécurité mais il est parti il y a cinq jours chercher du secours. Il n’est toujours pas rentré.
Banks leur présente ensuite le Dr Roth, directeur de l’institut Odyssée et le Dr Iggs, son second. Ces derniers leur expliquent que l’institut reçoit des patients dits légers, attend de pathologies non dangereuses. Ces derniers se promènent librement au rez-de-chaussée en robe de chambre. Ils poursuivent leur exposé en leur parlant du premier étage. Dans celui-ci se trouvent les patients dit lourds. On y trouve les fous dangereux, violeurs et tueurs en série, cannibales, satanistes nécrophages adepte des sacrifices humains et autres possédés. Enfin, les survivants apprennent qu’il y a un second étage contenant le self, les cuisines, les serveurs et le bureau du Dr Lebeau. Le problème est que le virus a frappé cet étage et qu’il y a treize infectés coincés à l’intérieur. Le problème du problème est que les serveurs ont sauté et qu’il n’y a plus rien qui fonctionne dans l’institut.
Les deux toubibs, un peu gênés, leur parlent ensuite du Dr Lebeau. Leur collègue est une sorte d’électron libre qui travaille plus ou moins pour le gouvernement ou quelque chose comme ça. Il est dans cet institut depuis trente ans au moins et a son propre bureau et sa propre salle équipée au deuxième. Il travaille sur le cerveau et tente d’effacer les pulsions meurtrières de ses patients en neutralisant les schémas neurologiques qui les produisent.
Mais le Dr Lebeau n’est plus ici. Il y a trois jours, un bus devait arriver avec un lot de patients et du personnel pour l’institut. Malheureusement, le véhicule à percuter une horde d’infectés et seule l’infirmière Ana Lewis et deux patients ont pu rejoindre à pied l’institut. Après une demi-heure de course effrénée dans les bois environnants, ils sont passés en rampant par la rigole grillagée d’évacuation des eaux de pluie. Glissant juste sous les contaminés, ils sont arrivés jusqu’au mur de l’établissement. Après des heures d’efforts et sous les hurlements des morts, le Dr Lebeau et l’équipe d’infirmiers ont fini par percer le mur pour rejoindre Ana et ses deux patients. Prenant le même chemin, le Dr Lebeau a décidé d’aller jusqu’à l’autobus. C’était il y a trois jours et personne ne l’a revu depuis.
John et Mike se font soigner et échangent leurs vêtements en lambeaux contre des tenues d’infirmier. Mike rencontre un patient sympathique qui mange tout un rouleau de sopalin et un autre qui dessine des symboles minuscules sur les murs sans jamais dormir. John, lui, décide de crocheter une armoire pour voler quelques médicaments. Il a en effet depuis quelques jours une méchante toux et une fièvre persistante.
Pendant ce temps, Laroche et Maverick sont rejoints par Mike et commencent à faire le point. Réparer les serveurs permettrait d’avoir accès aux portes, aux volets mécaniques, aux caméras, à la lumière… De plus, nettoyer le deuxième étage rapporterait beaucoup de nourriture. Il reste une bonne semaine de bouffe en se rationnant mais le stock permettrait de tripler cette durée. Maverick propose qu’on arrête de nourrir les fous, surtout les dangereux. Ca permettrait de faire des économies. Mike propose de ne pas s’inquiéter de la nourriture. Le mieux pour lui et de ne pas s’éterniser ici et, avant que se présentent les premiers problèmes de nourriture, ils devraient déjà être loin.
Les autres options sont d’aller récupérer les affaires laissées dans la voiture juste devant l’entrée. L’idée d’une diversion est retenue mais rien n’aboutit de ce côté-là. Enfin, et c’est l’essentiel du problème, ils doivent aller voir ce bus de plus près pour retrouver la piste de ce maudit professeur Lebeau.
John, de son côté rencontre Maître Levy, l’avocat de la famille Springfiel. Il est ici pour que soit revu le dossier de Johnny, fils aîné de son client, qui est interné à l’institut depuis six ans pour avoir mangé ses voisins. Pour l’avocat et la famille de Johnny, ce coup de folie s’explique clairement aujourd’hui : il s’agissait d’une première manifestation du virus et Johnny est donc innocent. De plus il ne s’est pas transformé ! C’est un cas formidable pour les scientifiques ! Certainement la solution à l’épidémie ! Comprenant qu’il est coincé ici avec ses clients et que les nouveaux arrivants connaissent l’enfer de l’extérieur, il tente sa chance. Quand les serveurs seront réparés, les patients du premier étage pourront sortir de leur cellule. Les Springfield donneront une forte somme d’argent si John leur permet de sortir de cet enfer avec leur fils Johnny. Sans hésiter, ce dernier accepte.
Maverick prend le temps d’aller questionner le Dr Roth sur les Jeeps noires. Celui-ci lui explique qu’il s’agit de soldats de la garde-nationale affectés dans le New-Jersey. Ils sont venus les voir pour leur demander d’évacuer, il y a presque trois semaines, mais les médecins voulaient attendre un arrivage de patients. Selon lui, les voir dans le coin est une bonne chose car ils pourront aider si on arrive à leur faire remarquer la présence de survivants dans l’institut.
Après de longs échanges mouvementés, une décision est prise. Il faut commencer par récupérer l’électricité, le contrôle des appareils et la bouffe. Le groupe prend donc la direction du deuxième étage. John aide à déblayer les renforts et barricades placées là par le personnel et laisse ses camarades grimper avec les trois agents de sécurité. Laroche donne son fusil à Banks et prend immédiatement à gauche pour fouiller le bureau de Lebeau. Elle trouve un ordinateur portable sérieusement protégé et une salle d’opération contenant un zombie, attaché à la table et toujours dans sa camisole de force. Ce dernier a été soulagé de la partie supérieure de sa boîte crânienne, laissant son cerveau à l’air libre. Dans l’organe pourri, sont fichées de lamelles d’acier elles-mêmes reliées par des câbles à une étrange machine.
De l’autre côté de la porte que Melle Laroche a pris soin de fermer, Meverick et Mike regardent par les larges hublots des portes battantes qui mènent au self. Les treize morts sont bien là. Certains fixent un écran de télé noir pendant d’un autre appuie sur les boutons d’une télécommande. Un autre frotte le fond d’une assiette vide avec une fourchette… Ils semblent reproduire par réflexe des habitudes de leur vie passée.
Soudain, Maverick est repéré par le mort à la télécommande qui se jette violement contre les portes. Le meuble placé devant par les agents de sécurité est sévèrement secoué mais reste en place. Aussitôt, la poudre parle. Par les hublots, Mike et Maverick pulvérisent quatre visages purulents et Touch en explose un cinquième. Malheureusement, le brave Harvey Banks maîtrise mal la rafale de l’arme que Laroche lui a prêtée et explose les gonds de la porte. Immédiatement, les morts s’engagent dans la brèche et les survivants sont submergés.
Touch panique. Il jette le zombie qu’il aurait dû affronter sur Mike et s’enfuit en hurlant dans l’escalier. Une fois en bas, il explique aux autres que tout le monde est mort et commence à reformer l’amas de meubles qui condamnait l’escalier.
Mike et Maverick truffent de plomb les corps pourris qui les assaillent mais ploient sous le nombre. Maverick est projeté à terre par un mort en camisole qui s’acharne à ronger la tranche de son fusil pendant que le cadavre animé de Brian, jadis le responsable informatique, lui enfonce l’intégralité de ses doigts griffus dans le côté.
Mike comprend que la situation est perdue. Il traine Maverick juste dans le bureau de Lebeau sous le couvert des deux agents de sécurité restants et parvient miraculeusement à fermer la porte une fois tout le monde à l’abri. Après une rapide analyse, les membres du groupe comprennent que la porte devrait tenir une paire de secondes. Au mieux.
Alors que Maverick sombre dans l’inconscience, ses camarades vident ce que contiennent leurs armes dans tout ce qui se présente. L’instant suivant, il ne reste que trois cadavres animés. John, qui entend encore des coups de feu, se glisse par-dessus la barricade pour donner un coup de main à ses camarades. Les médicaments qu’il a pris ne l’aident pas beaucoup mais il surmonte sa fatigue pour venir balancer un double coup de chevrotine à bout portant dans les zombies restants. Mike finit le dernier et c’est en pataugeant dans les restes humains que les docteurs Iggs et Roth rejoignent les combattants.
Ils découvrent avec stupeur l’infecté sans crâne dans le cabinet de Lebeau. Le zombie est un patient déclaré mort il y a plusieurs semaines déjà par Lebeau et ils pensaient qu’il avait été conduit à l’incinérateur, faute de manifestation de sa famille.
Traversant le self, Mike et Laroche vont tenter d’allumer les serveurs. Devant l’incompétence de Mike, la jeune femme s’énerve et finit par bloquer l’appareil… Tout ça pour ça.