Episode 8

«  La garde nationale patrouille sur les routes depuis des semaines. La situation va s’arranger, c’est l’affaire de quelques jours  »
Dr Roth

Le long de la route, le nombre d’hostiles augmente considĂ©rablement alors que les survivants se rapprochent de l’institut « OdyssĂ©e ». La horde de trempĂ©s que melle Laroche a vue passer il y a trois nuits de cela semble avoir explosĂ©e une myriade d’unitĂ©s affamĂ©es. Pour ne rien arranger, Maverick a aperçu une jeep noire sur une route parallĂšle Ă  la leur. AprĂšs rĂ©flexion, ils dĂ©cident de dĂ©foncer le portail d’une entreprise de matĂ©riaux de construction pour faire le point et probablement finir Ă  pieds les quatre kilomĂštres qui leur restent, pour plus de discrĂ©tion.

Maverick et Laroche forcent le lourd rideau mĂ©tallique qui protĂšge l’entrĂ©e du stock. Pendant ce temps, alors que des trempĂ©s se rapprochent lentement, Mike et John doivent affronter des hostiles bien secs, qui n’ont pas passĂ© une semaine sous l’eau et qui sont donc bien plus rapides que leurs confrĂšres aqueux
 voyant qu’ils n’auront pas le dessus, John et Mike se jettent sous le rideau de fer Ă  peine levĂ© et retirent la pince monseigneur qui le maintenait dans cette position.

John monte le long des racks pour rejoindre le toit et Ă©valuer la situation. A l’aide de son couteau Bowie, il dĂ©monte la taule et sort Ă  l’air libre. En bas, Laroche dĂ©couvre avec effroi les blessures de Mike. Une nouvelle fois, le dur de la bande est sĂ©rieusement touchĂ©.

Maverick fait le tour avec la torche et s’intĂ©resse au portail de derriĂšre. Une nouvelle issue leur est nĂ©cessaire compte tenu des coups qui rĂ©sonnent sur le volet mĂ©tallique qu’ils ont levĂ© pour entrer
 John lui, comprend rapidement qu’ils sont cernĂ©s. De plus, il voit passer une jeep sombre occupĂ©e par quatre hommes munis de masque Ă  gaz et flanquĂ©s dans des combinaisons noires intĂ©grales. Lorsqu’il voit, un peu plus loin, un second vĂ©hicule du mĂȘme acabit, son sang ne fait qu’un tour. C’est alors qu’un petit miracle se produit. La jeep la plus Ă©loignĂ©e est obligĂ©e de tirer des coups de feu pour une raison que John ignore et dont il se fiche Ă©perdument. Ce qui l’intĂ©resse, c’est l’effet produit par cette diversion inattendue. La seconde jeep s’éloigne en direction de la premiĂšre immĂ©diatement suivie par tous les morts du secteur. L’occasion est trop belle. Tout le monde fonce vers la voiture et le groupe reprend sa route vers l’institut par de petites routes improbables mais discrĂštes.

Le paysage n’est fait que de minuscules tĂąches d’habitations parsemant un tapis industriel. Au bout de quelques minutes, ils atteignent leur objectif. La bonne nouvelle est que la grille de ferraille et de barbelĂ©s qui entoure l’établissement est dĂ©truite et qu’ils peuvent donc y entrer sans difficultĂ©. La mauvaise nouvelle concerne les centaines de morts qui dĂ©ambulent tout autour de l’édifice.

Maverick tente de slalomer entre les infectĂ©s et les vĂ©hicules abandonnĂ©s pour rejoindre le parking souterrain mais ses maigres compĂ©tence en matiĂšre de pilotage le conduisent tout droit contre les marches de l’entrĂ©e lorsqu’il perd le contrĂŽle de la voiture.

Laissant leurs affaires Ă  l’intĂ©rieur, ils se prĂ©cipitent contre les massives portes en bois en tambourinant. Ils entendent du bruit derriĂšre mais on tarde Ă  leur ouvrir. Laroche et John couvrent leurs deux camarades d’un tir nourri en direction des morts qui se rapprochent inexorablement quand finalement, la porte s’ouvre. Une fois Ă  l’abri, Mike comprend que les agents de sĂ©curitĂ© de l’établissement se disputaient pour savoir s’il fallait ou non ouvrir les portes aux nouveaux venus. Il exprime calmement mais fermement son mĂ©contentement avant de dĂ©marrer les prĂ©sentations.

Harvey Banks est un vieux policier Ă  la retraite qui amĂ©liore ses revenus en travaillant comme gardien Ă  l’institut. Il travaille avec Brooks et Touch (monsieur Portes-fermĂ©es). Patterson est le quatriĂšme membre de l’équipe de sĂ©curitĂ© mais il est parti il y a cinq jours chercher du secours. Il n’est toujours pas rentrĂ©.

Banks leur prĂ©sente ensuite le Dr Roth, directeur de l’institut OdyssĂ©e et le Dr Iggs, son second. Ces derniers leur expliquent que l’institut reçoit des patients dits lĂ©gers, attend de pathologies non dangereuses. Ces derniers se promĂšnent librement au rez-de-chaussĂ©e en robe de chambre. Ils poursuivent leur exposĂ© en leur parlant du premier Ă©tage. Dans celui-ci se trouvent les patients dit lourds. On y trouve les fous dangereux, violeurs et tueurs en sĂ©rie, cannibales, satanistes nĂ©crophages adepte des sacrifices humains et autres possĂ©dĂ©s. Enfin, les survivants apprennent qu’il y a un second Ă©tage contenant le self, les cuisines, les serveurs et le bureau du Dr Lebeau. Le problĂšme est que le virus a frappĂ© cet Ă©tage et qu’il y a treize infectĂ©s coincĂ©s Ă  l’intĂ©rieur. Le problĂšme du problĂšme est que les serveurs ont sautĂ© et qu’il n’y a plus rien qui fonctionne dans l’institut.

Les deux toubibs, un peu gĂȘnĂ©s, leur parlent ensuite du Dr Lebeau. Leur collĂšgue est une sorte d’électron libre qui travaille plus ou moins pour le gouvernement ou quelque chose comme ça. Il est dans cet institut depuis trente ans au moins et a son propre bureau et sa propre salle Ă©quipĂ©e au deuxiĂšme. Il travaille sur le cerveau et tente d’effacer les pulsions meurtriĂšres de ses patients en neutralisant les schĂ©mas neurologiques qui les produisent.

Mais le Dr Lebeau n’est plus ici. Il y a trois jours, un bus devait arriver avec un lot de patients et du personnel pour l’institut. Malheureusement, le vĂ©hicule Ă  percuter une horde d’infectĂ©s et seule l’infirmiĂšre Ana Lewis et deux patients ont pu rejoindre Ă  pied l’institut. AprĂšs une demi-heure de course effrĂ©nĂ©e dans les bois environnants, ils sont passĂ©s en rampant par la rigole grillagĂ©e d’évacuation des eaux de pluie. Glissant juste sous les contaminĂ©s, ils sont arrivĂ©s jusqu’au mur de l’établissement. AprĂšs des heures d’efforts et sous les hurlements des morts, le Dr Lebeau et l’équipe d’infirmiers ont fini par percer le mur pour rejoindre Ana et ses deux patients. Prenant le mĂȘme chemin, le Dr Lebeau a dĂ©cidĂ© d’aller jusqu’à l’autobus. C’était il y a trois jours et personne ne l’a revu depuis.

John et Mike se font soigner et Ă©changent leurs vĂȘtements en lambeaux contre des tenues d’infirmier. Mike rencontre un patient sympathique qui mange tout un rouleau de sopalin et un autre qui dessine des symboles minuscules sur les murs sans jamais dormir. John, lui, dĂ©cide de crocheter une armoire pour voler quelques mĂ©dicaments. Il a en effet depuis quelques jours une mĂ©chante toux et une fiĂšvre persistante.

Pendant ce temps, Laroche et Maverick sont rejoints par Mike et commencent Ă  faire le point. RĂ©parer les serveurs permettrait d’avoir accĂšs aux portes, aux volets mĂ©caniques, aux camĂ©ras, Ă  la lumiĂšre
 De plus, nettoyer le deuxiĂšme Ă©tage rapporterait beaucoup de nourriture. Il reste une bonne semaine de bouffe en se rationnant mais le stock permettrait de tripler cette durĂ©e. Maverick propose qu’on arrĂȘte de nourrir les fous, surtout les dangereux. Ca permettrait de faire des Ă©conomies. Mike propose de ne pas s’inquiĂ©ter de la nourriture. Le mieux pour lui et de ne pas s’éterniser ici et, avant que se prĂ©sentent les premiers problĂšmes de nourriture, ils devraient dĂ©jĂ  ĂȘtre loin.

Les autres options sont d’aller rĂ©cupĂ©rer les affaires laissĂ©es dans la voiture juste devant l’entrĂ©e. L’idĂ©e d’une diversion est retenue mais rien n’aboutit de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Enfin, et c’est l’essentiel du problĂšme, ils doivent aller voir ce bus de plus prĂšs pour retrouver la piste de ce maudit professeur Lebeau.

John, de son cĂŽtĂ© rencontre MaĂźtre Levy, l’avocat de la famille Springfiel. Il est ici pour que soit revu le dossier de Johnny, fils aĂźnĂ© de son client, qui est internĂ© Ă  l’institut depuis six ans pour avoir mangĂ© ses voisins. Pour l’avocat et la famille de Johnny, ce coup de folie s’explique clairement aujourd’hui : il s’agissait d’une premiĂšre manifestation du virus et Johnny est donc innocent. De plus il ne s’est pas transformé ! C’est un cas formidable pour les scientifiques ! Certainement la solution Ă  l’épidĂ©mie ! Comprenant qu’il est coincĂ© ici avec ses clients et que les nouveaux arrivants connaissent l’enfer de l’extĂ©rieur, il tente sa chance. Quand les serveurs seront rĂ©parĂ©s, les patients du premier Ă©tage pourront sortir de leur cellule. Les Springfield donneront une forte somme d’argent si John leur permet de sortir de cet enfer avec leur fils Johnny. Sans hĂ©siter, ce dernier accepte.

Maverick prend le temps d’aller questionner le Dr Roth sur les Jeeps noires. Celui-ci lui explique qu’il s’agit de soldats de la garde-nationale affectĂ©s dans le New-Jersey. Ils sont venus les voir pour leur demander d’évacuer, il y a presque trois semaines, mais les mĂ©decins voulaient attendre un arrivage de patients. Selon lui, les voir dans le coin est une bonne chose car ils pourront aider si on arrive Ă  leur faire remarquer la prĂ©sence de survivants dans l’institut.

AprĂšs de longs Ă©changes mouvementĂ©s, une dĂ©cision est prise. Il faut commencer par rĂ©cupĂ©rer l’électricitĂ©, le contrĂŽle des appareils et la bouffe. Le groupe prend donc la direction du deuxiĂšme Ă©tage. John aide Ă  dĂ©blayer les renforts et barricades placĂ©es lĂ  par le personnel et laisse ses camarades grimper avec les trois agents de sĂ©curitĂ©. Laroche donne son fusil Ă  Banks et prend immĂ©diatement Ă  gauche pour fouiller le bureau de Lebeau. Elle trouve un ordinateur portable sĂ©rieusement protĂ©gĂ© et une salle d’opĂ©ration contenant un zombie, attachĂ© Ă  la table et toujours dans sa camisole de force. Ce dernier a Ă©tĂ© soulagĂ© de la partie supĂ©rieure de sa boĂźte crĂąnienne, laissant son cerveau Ă  l’air libre. Dans l’organe pourri, sont fichĂ©es de lamelles d’acier elles-mĂȘmes reliĂ©es par des cĂąbles Ă  une Ă©trange machine.

De l’autre cĂŽtĂ© de la porte que Melle Laroche a pris soin de fermer, Meverick et Mike regardent par les larges hublots des portes battantes qui mĂšnent au self. Les treize morts sont bien lĂ . Certains fixent un Ă©cran de tĂ©lĂ© noir pendant d’un autre appuie sur les boutons d’une tĂ©lĂ©commande. Un autre frotte le fond d’une assiette vide avec une fourchette
 Ils semblent reproduire par rĂ©flexe des habitudes de leur vie passĂ©e.

Soudain, Maverick est repĂ©rĂ© par le mort Ă  la tĂ©lĂ©commande qui se jette violement contre les portes. Le meuble placĂ© devant par les agents de sĂ©curitĂ© est sĂ©vĂšrement secouĂ© mais reste en place. AussitĂŽt, la poudre parle. Par les hublots, Mike et Maverick pulvĂ©risent quatre visages purulents et Touch en explose un cinquiĂšme. Malheureusement, le brave Harvey Banks maĂźtrise mal la rafale de l’arme que Laroche lui a prĂȘtĂ©e et explose les gonds de la porte. ImmĂ©diatement, les morts s’engagent dans la brĂšche et les survivants sont submergĂ©s.

Touch panique. Il jette le zombie qu’il aurait dĂ» affronter sur Mike et s’enfuit en hurlant dans l’escalier. Une fois en bas, il explique aux autres que tout le monde est mort et commence Ă  reformer l’amas de meubles qui condamnait l’escalier.

Mike et Maverick truffent de plomb les corps pourris qui les assaillent mais ploient sous le nombre. Maverick est projetĂ© Ă  terre par un mort en camisole qui s’acharne Ă  ronger la tranche de son fusil pendant que le cadavre animĂ© de Brian, jadis le responsable informatique, lui enfonce l’intĂ©gralitĂ© de ses doigts griffus dans le cĂŽtĂ©.

Mike comprend que la situation est perdue. Il traine Maverick juste dans le bureau de Lebeau sous le couvert des deux agents de sĂ©curitĂ© restants et parvient miraculeusement Ă  fermer la porte une fois tout le monde Ă  l’abri. AprĂšs une rapide analyse, les membres du groupe comprennent que la porte devrait tenir une paire de secondes. Au mieux.

Alors que Maverick sombre dans l’inconscience, ses camarades vident ce que contiennent leurs armes dans tout ce qui se prĂ©sente. L’instant suivant, il ne reste que trois cadavres animĂ©s. John, qui entend encore des coups de feu, se glisse par-dessus la barricade pour donner un coup de main Ă  ses camarades. Les mĂ©dicaments qu’il a pris ne l’aident pas beaucoup mais il surmonte sa fatigue pour venir balancer un double coup de chevrotine Ă  bout portant dans les zombies restants. Mike finit le dernier et c’est en pataugeant dans les restes humains que les docteurs Iggs et Roth rejoignent les combattants.

Ils dĂ©couvrent avec stupeur l’infectĂ© sans crĂąne dans le cabinet de Lebeau. Le zombie est un patient dĂ©clarĂ© mort il y a plusieurs semaines dĂ©jĂ  par Lebeau et ils pensaient qu’il avait Ă©tĂ© conduit Ă  l’incinĂ©rateur, faute de manifestation de sa famille.

Traversant le self, Mike et Laroche vont tenter d’allumer les serveurs. Devant l’incompĂ©tence de Mike, la jeune femme s’énerve et finit par bloquer l’appareil
 Tout ça pour ça.